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Noir comme le souvenir, Garance .

Schwarz wie die Erinnerung.

ARTE till 31/08/2023.

La quête obsessionnelle de vérité d’une mère, alors qu’elle croit voir revenir d’outre-tombe sa petite fille assassinée… Un polar glaçant de Jean-Pierre Mocky, sous la forme d’un cauchemar morbide. Avec Jane Birkin, Sabine Azéma, Jean-François Stévenin et Benoît Régent.

À la fin des années 1970, la petite Garance est enlevée et assassinée dans des circonstances atroces. Dix-sept ans plus tard, sa mère, Caroline, qui a refait sa vie en se remariant et en donnant naissance à deux autres enfants, commence à recevoir des lettres, des coups de fil, puis à voir des apparitions qui lui font croire au retour de sa fille. Une idée folle, qui tourne à l’obsession, qu’elle tente de tirer au clair avec son amie Lucie et le compagnon policier de cette dernière, alors que les signes se font de plus en plus menaçants. Bientôt, de nouveaux meurtres sont commis, tous en lien avec ce passé tragique.

La griffe du passé

Si le nom de Jean-Pierre Mocky est le plus souvent associé à la comédie caustique et bouffonne, son autre genre de prédilection fut sans conteste le polar. Un type de récit obéissant à des codes et des règles différents, mais permettant au réalisateur d’approfondir ses thèmes récurrents. Ainsi de la vision en coupe d’une microsociété renfermée sur elle-même, à la parole étouffée par des secrets inavouables, ou encore son obsession pour l’enfance violentée. Noir comme le souvenir lui donne également l’occasion d’un exercice de style qui semble renouveler sa mise en scène, en s’essayant à une ébauche de giallo, transplanté dans la froideur d’une petite ville suisse. À ce sous-genre italien du film policier, il emprunte le recours à des couleurs vives, à des meurtres graphiques et un certain sadisme teinté d’horreur, voire de fantastique. Bien que réalisé à une époque où sa carrière et ses budgets commencent à décliner, Mocky parvient encore à s’attacher les services de stars inattendues dans son univers, à l’instar de Jane Birkin, habitée en mère traumatisée, et Sabine Azéma, en bonne copine comme échappée d’un film d’Alain Resnais, mais aussi des regrettés Jean-François Stévenin et Benoît Régent, dont ce fut le dernier film.